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Les dérives de la liberté syndicale des salariés au Cirad Réunion.

par | 2 Juin 2005

A peine un mois après sa création, l’Unsa-Cirad a commencé à subir les travers de la Direction du Cirad. On avait conscience au départ que nos actions militantes allaient être difficiles. Mais elles étaient devenues indispensables pour combler les carences de certains syndicats historiques et affirmer notre présence dans l’entreprise. En revanche, le complot dont est victime aujourd’hui l’un des fondateurs du syndicat Unsa-Cirad, également salarié du Cirad, mérite qu’on s’y attarde un peu plus.

Vous avez pu suivre en temps et en heures les évènements qui se sont passés récemment au Cirad à Saint-Pierre. Finalement, 5 agents ont été sanctionnés sans scrupule (dont le responsable de l’Unsa-Cirad) pour des faits considérés comme fautifs par le Délégué Régional.

Mais sanctionner à tort un employé à cause de ses activités réelles ou supposées, liées à un syndicat, est condamnable et constitue une atteinte grave à la liberté.

En effet, la liberté syndicale et la protection du droit syndical sont au cœur des grands principes des droits fondamentaux des salariés. Elles visent simplement à protéger ceux qui veulent s’adhérer à un syndicat et ceux qui veulent en créer. Ces principes sont pleinement consacrées par :

-l’alinéa 6 du Préambule de la Constitution de 1946 

-Convention de l’OIT n°87 du 9 juillet 1948

-Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme dans son article 11 alinéa 1 

 Au nom de la liberté d’opinion, le règlement général du Cirad dispose : ‘‘tout agent du Cirad a le droit d’adhérer ou non à un syndicat de son choix conformément à la loi. Le fait qu’un agent adhère ou non à un syndicat ne sera pas pris en considération pour arrêter les décisions en ce qui concerne les mesures de discipline ou de licenciement, l’avancement et la promotion’’.

L’exercice  du  droit à  la  liberté  syndicale des  salariés implique  non seulement  les personnes qui veulent se syndiquer pour une  première  fois mais également, celles qui veulent un changement d’allégeance syndicale.

Le principe directeur de l’article 2 du règlement du Cirad ne laisse apparemment pas de place à tous ceux qui veulent créer un syndicat. Et contrairement à cette disposition conventionnelle, nous pouvons considérer aujourd’hui que la vision du Cirad sur la liberté d’opinion des salariés est très limitée dans ses effets.