Négociations à la trappe
Passer le col de Bellevue en plein brouillard est aussi enthousiasmant que de tenter d’ouvrir des négociations sur l’égalité salariale avec la Direction du CIRAD. Il n’y a pas de visibilité et la peur de percuter un obstacle est omniprésente. De plus, les quelques balisages situés le long de la route qui permettent de ne pas tomber dans le fossé peuvent disparaître d’un instant à l’autre.
Actuellement tout le monde est dans le brouillard. Cette réunion tenue à Paris le 6 octobre 2011 entre les Organisations Syndicales des DOM et la Direction Générale est venue rappeler à tous que prévoir la météo sociale dans une entreprise comme le CIRAD est un art difficile. Nous sommes actuellement dans un cercle vicieux, duquel il nous faut absolument sortir.
Dans une entreprise où le sentiment d’injustice devient de plus en plus pesant, dans une entreprise où le sentiment du mal vivre est de plus en plus grand, les différences augmentent quotidiennement. Il n’est plus supportable que quelques-uns, sous prétexte qu’ils ont un statut vitrifié, donnent l’impression de se servir quand le plus grand nombre voit plus que jamais leur pouvoir d’achat reculer. Face à cela, le mécontentement des agents du CIRAD à la Réunion est patent.
Privilégier ainsi les discussions infructueuses aux négociations sur un sujet aussi important qu’est l’égalité constitue à notre sens un déni de démocratie. A juste titre il convient de rappeler que l’alinéa 1 de l’article premier de la constitution stipule que : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »
Les salariés ne supportent plus les comportements irresponsables de la Direction.
La violation du décret portant organisation et création du Cirad, les accords non appliqués, les salaires et avantages dépassant le sens commun pour une catégorie de salarié, tout cela est devenu intolérable pour le personnel local.
Même s’il n’est pas question pour l’UNSA-CIRAD de tirer des plans sur la comète après cette réunion du 6 oct 2011, nous savons par expérience que les négociations au CIRAD concernant les agents sur convention DOM n’ont jamais été simples.
Malgré les déclarations de bonnes intentions annoncées par la Direction Générale en faveur de l’étude d’une convention unique, nous savons tous qu’entre les discours politiquement corrects pratiqués par la Direction et la réalité vécue par les porteurs de mandat, il y a des écarts importants.
Mais en tant qu’organisation syndicale nous avons une obligation : celle d’expliquer pour mieux la combattre, la discrimination qui existe entre les salariés d’un même établissement.
Notre rôle est d’arriver à convaincre la direction de se mettre autour d’une table pour négocier sur des revendications justes et légitimes.
Mais rien n’est encore joué, car les deux principales réunions de discussions tenues cette année entre les Organisations Syndicales des DOM et la Direction Générale n’ont pas permis de fixer définitivement un calendrier de négociations.