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Un décret qui divise le Cirad.

par | 10 Jan 2014

La revendication de l’égalité salariale est une donnée constante de l’histoire récente du syndicat Unsa-Cirad. Par cette revendication qui est aussi une affirmation de la dignité des autochtones, l’Unsa dénonce depuis sa création cet héritage historique de l’établissement.

Le décret portant création du Cirad a marqué une étape importante en affirmant le principe d’unicité entre tous les agents du Cirad. En effet l’article 6° al 6 dispose : ’Les conditions générales de recrutement, d’emploi et de rémunération des personnels, pour lesquels il sera établi un régime unique’

Or, de 1984 à 2014, soit durant 30 ans, la réalisation de ce principe fut inexistante et sa mise en application souvent déviée. Ainsi perverti, l’esprit du décret a nourri contradictions sur contradictions .

La non-reconnaissance, de fait, du caractère légitime de l’aspiration au régime unique a mis en évidence le fondement de nos revendications par la multiplication des mouvements sociaux au Cirad à la Réunion.

Mais l’inertie des dirigeants successifs n’ont toujours pas permis de trouver une issue favorable aux revendications portés par les ‘Domiens’.

En effet, ces derniers ont été considérés comme des individus n’ayant pas les mêmes besoins que les agents venant de métropole. De surcroît, leur ignorance pouvait être exploitée par des promesses sans cesse renouvelées et basées essentiellement sur des discours stéréotypés.

C’est donc dans le but, de mettre fin à cette accumulation de contradictions que le gouvernement sous l’œil  »averti » du Cirad a cru mettre fin à une injustice qui était source interminable de conflit social. Le danger étant avant tout de ne pas légaliser la discrimination et d’instaurer un véritable apartheid social. En juin 2010, le régime unique dont se prévalaient les agents locaux était banni des textes par décret.

Cette modification a permis ainsi aux dirigeants du Cirad de perpétuer leur politique salariale catégorielle en toute légalité, en faveur des agents recrutés dans l’hexagone et affectés hors de France métropolitaine, et de faire taire ceux qui continuent à prôner l’unicité et l’égalité de traitement pour tous, en l’occurrence les salariés affectés hors de France métropolitaine mais « recrutés » dans un DOM.